Billets qui ont 'Verne, Jules' comme nom propre.

Le guide Verne

La dernière fois que j'ai vu Patrick, il venait de lire Le rayon vert: «L'intrigue est minimale, mais c'est le meilleur guide sur l'Ecosse.»

Alors j'ai tapé «Verne balte» sur Google et je suis en train de lire Un drame en Livonie. Il faudra que je vérifie la date de son écriture, mais dans les premiers chapitres, c'est tout le XXe qui est en germe: deux populations antagonistes, les Allemands et les Slaves (et le reste, des juifs, est-il quasi noté tel quel, après avoir nommé les Esthes (avec une h)).

J'ai eu peur un moment que la durée du jour si haut soit courte, mais vérification faite, elle est quasi plus longue qu'ici. Y a-t-il des «nuits blanches de Tallin»? Sans doute que oui, mais il y manque un Dostoïevski.

I did it again

Dîner book crossing, je présente Vingt mille lieues sous les mers.

Je suis arrivée très tard après l'aviron et je suis en face d'un "vieux" participant, qui fait plutôt partie des "jeunes" (c'est relatif) et des rares hommes. J'évite en général de me trouver à sa table car il parle fort en disant beaucoup de bêtises (de choses fausses) mais il est la coqueluche de ces dames qui boivent ses paroles.

Tout se passe très agréablement jusqu'au moment où il me demande, arrivé au dessert:
— Et comment choisissez-vous vos livres?
— Si je n'ai pas d'idée j'essaie de trouver un blog ou un site sur Google. La difficulté est de trouver les bons mots-clés.
— Ah oui, Wikipedia… et votre fils informaticien doit pouvoir vous aider…

Et là, grand circuitage dans mon cerveau. Il y a tant de choses fausses dans cette phrase que je suis totalement désorientée: Wikipedia n'est pas Google (et réciproquement); un informaticien ne sait pas mieux chercher sur Wikipedia que n'importe qui (ou si oui, ce n'est pas parce qu'il est informaticien mais parce qu'il sait chercher); et je n'ai certainement pas besoin de mon fils pour chercher, je sais sans doute mieux chercher que lui, en tout cas en littérature…, que quelqu'un de son âge avec ses responsabilités ne sache pas faire la différence entre Google et Wikipedia, qu'il semble présupposer que je ne suis pas capable de chercher seule, qu'il semble penser que pour des recherches sur la littérature il vaille mieux connaître l'informatique que la littérature…

Désarçonnée, j'ai dû répondre avec trop de conviction (je ne m'en rends pas (jamais) compte, mais sa réaction me fait penser que oui):
— Mais enfin c'est absurde, ça n'a rien à voir !
Il l'a très mal pris: "Ne me parlez pas sur ce ton".
Zut. Le but n'était pas de le vexer.

Nous nous sommes réconciliés après que le ton ait monté, lui ne comprenant pas ce que je voulais dire (dans l'utilisation d'un livre, un imprimeur n'est pas avantagé par rapport à un lecteur lambda, ai-je tenté), moi ne comprenant pas pourquoi c'était si grave que je lui dise qu'il se trompait (mais comme je le disais plus haut, personne ne contredit jamais ses assertions, alors que bon…)

Je l'aime bien, et au final ce n'est peut-être pas si grave (l'organisatrice évitera de nous mettre à la même table, j'ai honte). Mais il faut vraiment que je mette en place des réflexes de sauvegarde quand j'entends des bêtises: il faut que j'apprenne à penser automatiquement à autre chose, il faut que j'apprenne à rassurer mon cerveau qui ressent de la panique, comme si l'ensemble de la sphère de la raison se dérobait et qu'il glissait dans la folie.

Le manège de La Défense

Lorsque j'avais vu cet éléphant, je m'était dit «Tiens, on dirait La maison à vapeur» (sans doute mon Jules Verne préféré, parce que ce doit être le premier que j'ai lu).





Bingo, la décoration du manège est entièrement inspirée de thèmes julesverniens.


Déjeuné avec Matoo. Il a perdu des joues et porte bien le costard.


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Note le 23 mai 2015
Je lui ai raconté la situation. J'ai beaucoup parlé, j'ai un peu honte en y repensant. Il a été très gentil.

Je copie les notes que j'avais écrites dans la partie non publiée du blog. Je suppose que les "questions" étaient celles d'H. qui n'a pas compris pourquoi j'étais si bouleversée — plus tard, quand j'ai été capable de parler, il n'a jamais admis que j'ai pu avoir peur que les huissiers débarquent à la maison, jamais admis qu'il y avait quelques raisons de s'inquiéter, que cela aurait pu choquer les enfants.
Donc les mots de l'époque que je n'ai pas mis en ligne parce que je ne voulais pas qu'on m'en parle, qu'on me demande de mes nouvelles: «Un chose est sûre, je ne sais pas répondre aux questions. Je ne peux pas répondre. Pas le courage, pas la force, la rage qui monte, tout de suite, la colère ne pas réussir à s'expliquer. Je suis autiste.

Crise de larme.»
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